De Justo pour toucher le ciel de Béziers après Madrid…
Corrida du vendredi 13 août 18h
Dire que sans le flair de Ludovic Lelong, l’ancien torero français « Luisito », Emilio de Justo aurait rempli les rangs de ces novilleros espoirs qui n’ont jamais fait carrière dans la catégorie suprême.
La vie est faite de rencontres et de moments. Alors que sa trajectoire était à l’arrêt avec quelques paseos dans les pueblos autour de Caceres, le torero d’Extremadura a eu la chance de croiser « Luisito » en 2016 qui cherchait à relever un nouveau défi après avoir amené Pablo Aguado de novillero aux sommets de l’escalafon.
Quand il a préparé au campo De Justo, son mentor a conservé les bases séduisantes de son toreo, la sincérité et la profondeur, pour lui délivrer les secrets techniques et lui offrir une autre dimension. Immédiatement, il a gagné le respect de l’aficion française par ses performances dans les corridas dures à Dax, Vic, Mont-de-Marsan et Orthez (Victorino et Adolfo Martin, Palha…).
Parti de son fief français, la réputation de De Justo a franchi les Pyrénées pour s’imposer dans les corridas toristes en Espagne, y compris dans les plus grandes arènes pour culminer avec une première grande porte à Madrid pour la feria d’otoño.
Jusque-là, l’histoire est belle mais pas insolite car de nombreux maestros ont connu cette trajectoire dans le circuit des corridas dures en faisant illusion quelques temporadas mais sans s’imposer dans le temps. Mais De Justo a fait mieux encore. Il est en train de s’imposer également dans les cartels de figuras, un pari que d’immenses toreros du circuit parallèle comme El Fundi ou Luis Francisco Espla n’ont pas totalement réussi.
Sa temporada 2021 montre une réussite insolente tant au niveau arithmétique (uniquement des grandes portes sauf à Burgos et Castellon) que du contenu avec un torero dont la sincérité, la profondeur et la pureté n’ont d’égal que l’engagement de ses estocades.
Et évidemment, comment oublier sa performance historique à Las Ventas où il « a touché le ciel de Madrid ». Avec trois oreilles, trois épées d’une sincérité totale, une faena pour l’histoire face à un grand toro de Victoriano del Rio. Et sa deuxième grande porte à Las Ventas aurait pu avoir un tout autre relief avec une faena et une lidia exceptionnelles face à un toro arrêté et rempli de mansedumbre. Au terme d’un grand effort, De Justo a dessiné deux séries de naturelles de face à la plastique parfaite et une de derechazos sublimes qui ont fait rugir Madrid comme jamais. Sans un contretemps au descabello, deux nouveaux pavillons auraient complété son bilan.
Bref, la venue de De Justo à Béziers le vendredi août avec Daniel Luque et Juan Leal, le double tenant du titre de triomphateur de la Feria, sera un moment à ne pas manquer avec les Torrealta.