Corrida
Mardi 15 août 2023 à 18h
La légende noire
Incontournables à Béziers, les pensionnaires de Zahariche vont encore troubler les rêves des toreros qui vont les affronter.
Primés pour leur retours dans les arènes de Béziers par les clubs taurins du prix du meilleur lot de toro et du meilleur toro de la Feria 2022, les toros de Miura ont « permis » l’an dernier le triomphe de Ruben Pinar qui a coupé les deux oreilles de chacun de ses adversaires. Une fin de Feria majuscule comme seuls ces toros savent nous l’offrir quand ils le veulent car sur une passe tout peut basculer du triomphe au drame. Manuel Escribano peut en témoigner, blessé dans sa chair par Aguijito qui semblait pourtant coopératif à la muleta. Tous les Biterrois peuvent vous raconter le pire et le meilleur sur les bêtes noires de Zahariche, des corridas de Milian ou de Lescarret aux triomphes de Nimeño 2 ou de Padilla. Un moment incontournable de la Feria de Béziers, une fabrique à souvenirs.
Manuel Escribano
Les toreros doivent tout aux toros. Manuel Escribano n’y échappe pas. Voilà donc trois toros qui ont marqué sa carrière . Tout d’abord « Dalitero », un toro de Miura que Manuel torée à Séville en 2013 en remplacement de El Juli, blessé. En illuminant cette course et en coupant deux oreilles à ce grand toro, Manuel voit sa carrière décollée, passant de 7 à 24 corridas en 2014. Et puis il y a « Cobradiezmos », un exemplaire de Victorino Martin, que Manuel va graciée, toujours à Séville en 2016 après une lidia triomphale de la puerta gayola à la dernière passe de muleta. Un succès retentissant qui voit Manolito tripler ses contrats en 2017. Et puis il y a« Tahonero » en 2019, à utrera cette fois , un toro de 635 kg marqué du fer de Miura. Le toro est un diamant brut, Manuel Escribano un joaillier. Après trois tiers mémorables, le mouchoir orange est sorti pour la première fois dans l’histoire de la ganadéria. Manuel est désormais lié à l’histoire de cet élevage.
Blessé l’an dernier par son premier adversaire, il aura à cœur de marquer la célèbre Miurada Biterroise.
Alberto Lamelas
La vie d’un torero n’est pas seulement fait de paillettes et de triomphe. Cette vie d’artiste est dure, intransigeante, souvent injuste. Alberto Lamelas le sait bien. Habillé de lumière et de gloire le jour, il retrouve les jours où il ne torée pas l’ombre de l’anonymat de son taxi madrilène. Torero le jour, chauffeur de taxi la nuit, voilà son quotidien. Il voue sa vie aux toros, le reste n’est qu’alimentaire en attendant mieux. Alors chaque contrat est important, chaque oreille, chaque triomphe l’amène vers un autre destin. Bien sûr, ces adversaires ne lui laisse pas la tâche facile : ils se nomment Cuillé, Curé de Valverde, Pedraza de Yeltes et bien sûr Miura. D’ailleurs, en 2019, un tio de Zahariche lui a transpercer la joue , lui laissant une vilaine cicatrice pour qu’il voit chaque nuit dans son rétroviseur que son véritable destin et d’être habillé de lumière.
Ruben Pinar
Pour sa présentation à Béziers dans une corrida de Miura, Ruben Pinar a coupé les deux oreilles à chacun de ces adversaires. Proclamé triomphateur de la Feria de Béziers 2022, il est évidemment de retour cette année.
Pour Ruben, la saison passée a été la plus importante de sa carrière. Avec un succès majuscule à Béziers et un autre à Albacete face à un sérieux lot de Victorino Martin, il se positionne désormais comme une figura importante des corridas dures. Son entrega et ses derechazos poderosos lui permettent de s’accommoder des toros…toros !