« Florito (le mayoral de Las Ventas) m’avait parlé de ce torero. En un seul quite à Madrid, j’étais convaincu de son immense talent ». Ces mots prononcés par Robert Pilès prennent tout leur poids quand on connait l’œil aiguisé de l’ancien maestro Nîmois devenu l’un des meilleurs découvreurs de talent du toreo actuel.
La carrière de Juan Ortega n’a jamais pris son envol au lendemain de son alternative en 2014 où les paseos se faisaient rares et toujours dans des arènes de moindre catégorie en Espagne et en Amérique Latine. Sa confirmation d’alternative à Madrid semblait même sonner la fin de sa carrière. Mais Roberto Piles est arrivé et le torero est parvenu à réaliser ce toreo au ralenti et classique dont il rêvait depuis son enfance.
D’abord à Madrid en 2018 où il coupait une oreille d’un Valdefresno qui lui a ouvert les portes de Las Ventas à quatre reprises la saison suivante. En seulement quatre paseos, sa carrière a basculé en 2020 lors de la « temporada du covid ». Ses succès à Linares et Jaen et sa prestation lors du mano a mano avec Morante de la Puebla à Cordoba lui ont offert la très prisée « oreille d’or » et l’ont immédiatement propulsé dans les plus grands cartels. Séville l’a annoncé à trois reprises et il est devenu avec Morante, Manzanares et Aguado l’enfant chéri de la Maestranza sans jamais y avoir toréé !
2021 sera la temporada de la révélation. Soit Juan Ortega devient une figura et un torero artiste de référence. Soit il restera un OVNI qui a suscité les espoirs les plus fous avant de retrouver son rang comme beaucoup. S’il trouve la solution avec son tendon d’Achille avec les aciers, le Sévillan possède toutes les qualités pour devenir un maestro important. Ses performances à Vista Alegre, Jerez, Granada et Leganes en ce début de temporada en attestent.